Dreamzz, le retour

Quand vous passez votre à temps à «mentir» aux gens en jouant un double jeu, vous savez facilement quand eux ils vous mentent. Enfin, pour moi, ce genre de chose m'apparaissait très clairement. Pourquoi voulait-elle me cacher qu'elle n'allait pas bien? Je n'en savais rien et je n'y tenais pas tellement. Peut-être avait-elle quelques problèmes de santé et je respectais qu'elle ne souhaite pas en parler, notamment avec un inconnu, mais il y a toujours des limites à vouloir se montrer forte. En plus, j'étais certain qu'elle savait parfaitement que je savais qu'elle mentait. À cent pour cent. Alors pourquoi s'enfoncer dans le mensonge? Pas que ça m'intéressait vraiment en fait. Seulement, je déteste me faire mentir en plein visage. Était-ce parce qu'elle me croyait simplement en train d'agiter mes charmes pour être le jeune homme parfait que je semblais être? Si c'était le cas, c'était à nouveau la preuve que les gens, peu importe qui ils sont, ne savaient pas du tout qui j'étais. Dans un cas, c'était moi qui faisait presque tout pour que personne ne le sache. Dans l'autre, c'était simplement des jeunes qui croyaient, parce qu'ils avaient compris grâce un surplus d'intelligence sorti d'on ne sait où que je n'étais pas réellement un prince parfaitement charmant, connaître mon caractère en profondeur. J'en beurre épais pour épater les gens, je me force à être agréable alors que je n'y avais absolument pas la tête – comme en ce moment – mais ça ne faisait pas de moi un hypocrite non plus. Je cachais bien mes secrets, comme tout le monde, mais je n'étais pas l'opposé de l'image que je donnais. Seulement une version peut-être un peu moins complaisante. Je sais que je suis celui que personne ne pourra jamais surpasser parce que je vaux vraiment plus que tous les êtres humains qui ont croisé ma route, mais c'est embêtant comme situation par moment. Je veux dire, on vous juge sans cesse et tout le monde a de grandes attentes, comme si on n'en avait pas déjà nous-mêmes... Enfin bref, on se fout bien de tout ça au final. Il y aura toujours des grands nez toujours à se glisser où ils n'ont pas d'affaire et tout ça.

Donc, ainsi allait la vie. La demoiselle ne voulait pas s'avouer faible devant moi. Bon, ça pouvait se comprendre de ne pas montrer ses faiblesses à un parfait inconnu. D'un point de vue stratégique, c'est très bien pensé. Toutefois, il y a peut-être quelques limites à la fierté. Non mais! Oser me mentir en plein visage... C'était un peu fort. Comme si j'étais trop bête pour remarquer quand une demoiselle se trouvait en détresse. Ce n'est pas parce que je passe mon temps à étudier que je suis premier, au contraire. Est-ce que j'avais le temps d'étudier moi? Bien sûr que non pardi! Beaucoup d'autres travaux m'attendaient et je dois avouer qu'ils m'apparaissaient bien plus importants que mes études. En avais-je seulement besoin? Ça ne faisait pas de doute que je pouvais très bien me débrouiller sans. Après tout, il y avait des lustres déjà que je gérais la compagnie en partie. Alors je ne devais pas être si bête que ça enfin de compte. Ce que je déteste quand quelqu'un se moque de moi ainsi. Je ne suis pas une marionnette qui dit oui et non au bon plaisir des gens. Elle ne voulait pas d'aide, ok, mais qu'on ne me mente pas. C'est mon point pour le moment. Enfin, c'était tout de même bête de sa part d'essayer de le cacher parce qu'elle ne paraissait vraiment pas bien. Si elle quittait la pièce dans les prochaines minutes, j'espérais qu'elle tomberait sur quelqu'un d'aimable qui l'accompagnerait à l'infirmerie si elle faisait une chute. Je n'avais pas à m'occuper d'elle, mais c'est moral de le lui souhaiter, non.

Encore, elle était là. Et elle ne semblait pas si prête de partir. Qu'est-ce qu'elle fichait? Ce que les femmes peuvent se montrer indécises quand elles veulent. Combien de fois avait-elle fait mine de partir pour finalement rester? Je ne les comptais plus. À force, ça ne me dérangeait plus tellement qu'elle soit là. Enfin, si, parce qu'elle me regardait bizarrement, pas comme une fan en délire, mais d'une manière différente et pas plus plaisante si vous voulez mon avis. Qu'est-ce qu'elle attendait pour vaquer à ses affaires? Pas le Messie j'espère... De un, je ne crois pas à ce type. De deux, si cette histoire est bel et bien vraie, il a déjà fait sa petite visite sur Terre et il ne reste plus qu'à attendre l'apocalypse et je ne comptais pas patienter jusqu'à ce jour en sa compagnie. J'avais bien d'autres choses à faire avant de mourir et, de toute façon, je ne laisserais certainement pas un événement du genre m'abattre. Fort sera celui qui m'emportera dans la mort. Très fort. D'ailleurs, il faudrait qu'il ose se mesurer à moi et je doutais que quelqu'un ne le fasse jamais. C'est que je suis vraiment trop fort. C'en est presque criminel. Si on veut.

-Kisa? C'est ma petite soeur, mon cher ange que... commençai-je avant de m'arrêter brusquement.

Attendez. Comment se faisait-il qu'elle soit au courant pour Kisa? Je ne me souvenais pas avoir parler d'elle et avec la mémoire phénoménale que j'ai, impossible que je n'en ait aucune réminiscence. Je lui avais encore moins montrer une photo d'elle alors comment pouvait-elle savoir? En fait, ce qu'elle venait de dire clochait un peu. Dans mes songes? Il était irrationnel qu'elle ait jamais pu voir mes songes. Ni même mes pensées ou quoi que ce soit du genre. D'où tenait-elle ces renseignements? C'était louche. Personne n'était au courant pour Kisa. Je n'avais parlé d'elle à personne, mais personne. Il était hors de question que je partage ce petit chérubin avec qui que ce soit dans cette école pitoyable. C'était incompréhensible. Cette fille, elle devait avoir un problème. Schizophrénie, peu importe ce que c'était, elle devait s'imaginer des choses... Cela ne me disait tout de même pas comment elle avait pu découvrir l'existence de ma princesse. Je l'avais cachée dans une haute tour où personne ne pourrait l'atteindre et la blesser, mais elle... Elle l'avait trouvée. Comment était la question. Je ne pouvais penser qu'à une seule chose: elle devait avoir fait appel à un service d'agents secrets pour se renseigner sur moi. Pas encore une fangirl en délire... Cette explication était un peu poussée, mais je n'en voyais pas vraiment d'autres explicables. N'empêche que c'était étrange de croire que le système de protection de la famille ait pu faillir ainsi... Nous nous étions arrangés pour que personne ne puisse enquêter sur nous et pourtant, elle avait réussi à découvrir mon plus grand secret, ma tendre soeur. Et mes sentiments vis-à-vis d'elle. Comment les connaissait-elle?

-Écoutez, je ne sais pas comment vous avez appris l'existence de ma soeur, mais je vous prierais de ne pas fouiller dans ma vie privée. C'est fort impoli et inconvenant venant d'une étrangère dont je ne connais même pas le nom. Sachez également que si je venais à savoir que vous êtes allée raconter quoi que ce soit à propos d'elle à qui que ce soit, vous entendrez parler de moi. Je ne suis pas du genre agressif, mais n'empiétez pas sur ce qui ne vous regarde pas.

Elle avait réussi à me pomper un peu. Pour qui se prenait-elle à m'interroger à ce sujet? Alors que je ne connaissait ni son nom, ni la classe dans laquelle elle se trouvait. Vraiment, c'était honteux de sa part. Pas étonnant maintenant qu'elle ne voulait pas avouer sa faiblesse. J'aurais alors également eu une arme contre elle... mais... attendez... Si elle avait fait appel à une agence de détective, comment pouvait-elle ne pas savoir qui était Kisa? Encore une fois, tout ça ne tournait pas rond. Il y avait anguille sous roche. Non, cette histoire sentait le fromage puant et oublié depuis des lustres au fin du réfrigérateur. D'où tenait-elle ces informations? Je devais absolument le découvrir afin que personne d'autre ne puisse y avoir accès. Une personne, c'était déjà beaucoup trop.

Je m'approchai d'elle et m'emparai de ses bras un peu brusquement et plantai mes yeux dans les siens. Qu'est-ce que j'y lisais? Un peu d'elle-même, mais pas autant que je l'aurais voulu. je la tirai un peu vers moi, de façon semblable à celle qu'on peut voir dans les films. À la grandeur que j'avais, je crois que je l'ai un peu soulevée de terre, mais je ne pourrais pas l'affirmer. Elle n'était pas tellement lourde et j'étais, de toute façon, plutôt fort. Je souhaitais néanmoins l'avoir assez effrayée pour qu'elle crache rapidement le morceau sans faire de chichis.

-Qui vous a parlé d'elle? demandai-je sur un ton un peu brutal.